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Aide soignant.e

  • 26 nov. 2021
  • 14 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 août 2022

L'aide soignant rencontré exerce dans un EHPAD *

* EHPAD définition ici.


Le métier est lié à la structure où l'aide soignant(e) va exercer, j'espère à terme pouvoir interroger des aides soignant(e)s d'autres services et d'autres structures pour vous présenter la panoplie des quotidiens des professionnels de ce domaine !



1 - Quel est l’objectif de votre emploi ?


L'objectif de notre métier est d'assurer le bien être psychologique et physique de nos résidents, et de maintenir leur autonomie au maximum.



2- Quels types de contrat sont proposés dans votre profession (temps de travail et salaire inclus) ?


Je travaille dans un EHPAD, qui est une structure publique. Nous avons majoritairement des CDD renouvelables, car il n'y a plus de titularisation. Je suis en CDD, à temps plein, et payé 1600€ net, sans avoir le diplôme d'aide soignant.


D'habitude, les AS touche dans les 1900€ net, et peux évoluer en CDI, quand une place se libère.


Pour les horaires, je travaille 9H00 par jour et je fais des roulements dans la semaine. Je travaille trois jours, puis j'ai deux jours de repos, après je reprends deux jours de travail et trois jours de repos, etc. C'est assez difficile pour s'organiser, d'autant que l'on nous donne le planning le 15 du mois en cours pour le mois d'après.



3- Quel diplôme et expérience sont obligatoires et/ou conseillés pour occuper le poste ?


Pour pouvoir exercer, les structures demandent généralement le diplôme d'aide soignant qui s'appelle diplôme d'État d'aide-soignant (DEAS). Ensuite, selon le service où tu veux exercer, tu peux faire des formations complémentaires, comme pour accompagner des personnes en fin de vie, des enfants, des personnes avec des maladies spécifiques comme Alzheimer. Quand tu as un diplôme d’AS tu peux travailler dans tous les métiers de la santé, mais AS en EHPAD ou en chirurgie ça n’a rien à voir.


De mon côté, j'ai un parcours un peu particulier. J'ai exercé pendant sept ans comme ASH (Agent des services hospitaliers) et j'ai été embauché comme ASH faisant fonction d'aide-soignant*. Cela signifie que je suis ASH et que j'exerce comme AS, en passant en parallèle le diplôme correspondant. Je le fais par la VAE*, et il y a des personnes auxquels on propose de suivre une formation dans un organisme, au frais de l'établissement, en apprentissage.


En général, les jeunes qui se lancent dans ce métier vont effectuer le poste d'AS de manière transitoire, pour devenir infirmier(e) par la suite en passant le diplôme en trois années supplémentaires. Cependant, on a besoin d'aides soignant(e)s dans les EHPAD, car ceux(celles) qui sont diplômé(e)s vont préférer évoluer ou travailler à l'hôpital, en chirurgie, là où la charge de travail est moins importante. Voilà pourquoi on ouvre des postes d'AS faisant de fonction, pour former les personnes et les faire travailler directement en structure.


* ASH faisant fonction d'aide-soignant ici.

* Découvrez la VAE ici.



4- Quelles sont les tâches caractéristiques de votre emploi?


Il faut déjà souligner que la charge de travail est très importante en EHPAD, et souvent les AS embauché(e)s ne restent pas longtemps. Pour donner un ordre d'idée, il y a 40 résidents à mon étage pour 3 AS le matin et 3 AS l'après-midi. Quand tu penses que plus de la moitié des résidents est invalide, c'est irréaliste de se dire qu'on va pouvoir faire toutes les toilettes dans la journée.


Pour mes tâches, il y a :

  • La toilette. Je passe un gant sur les résidents pour maintenir l'hygiène minimum. Ensuite, nous avons des douches portatives, et nous pouvons baigner les résidents dans l'idéal une fois par semaine. La toilette comprend, le passage d'un gant de l'endroit le plus propre au plus sale, comme lorsque l'on se douche nous même. Il y a des manipulations à faire avec le corps du patient, comme le tourner ou lui lever les membres sans lui faire mal par exemple. Ensuite on habille le résident avec ses vêtements. Cette toilette, c'est pour les personnes alitées. Pour les personnes autonomes, on les accompagne dans leur salle de bain, et on les aide à faire une toilette au lavabo. C'est 45 minutes en principe par personne, mais si nous avons 15 minutes à consacrer aux résidents c'est déjà beau.


  • L'aide au repas, le matin, midi et soir. Nous préparons les chariots en positionnant les plateaux des résidents dessus et en composant leurs repas avec les préparations fournies par les cuisinier(e)s. Ensuite, on fait le tour de chaque résident et on les aide à manger, pour les moins autonome. Nous accompagnons les résidents en capacité de manger seuls à la salle à manger avec les autres. Ensuite, on dessert les plateaux.


  • L'aide au transfert. La majorité de nos résidents sont invalides, ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas se déplacer tout seul ou ont de grandes difficultés à la faire. Nous sommes donc présent(e)s pour aider les résidents à se déplacer d'une pièce à une autre par exemple.

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  • Les soins de nursing et la surveillance médicale. Le premier consiste à appliquer différentes pommades sur préconisation de l'infirmière et le nettoyage des parties intimes, par exemple. La seconde consiste à mesurer les paramètres vitaux du patient, contrôler les dispositifs et appareillages médicaux et transmettre les informations à l'infirmier(e). Nous pouvons mesurer la tension, la température, le niveau d'oxygène dans le sang et la glycémie.


  • L'identification des signes et du degré de la douleur. Nous observons la santé physique et psychologique du patient lors de nos échanges avec eux et les manipulations par exemple. Nous devons faire remonter à l'infirmier(e) toute anomalie détectée dans leur comportement ou dans leurs habitudes alimentaires.


  • La transmission des informations. Nous transmettons les informations aux différents collègues de l'EHPAD comme le psychologue ou les infirmier(e)s présent(e)s à chaque étage. Nous participons également aux réunions sur les projets de vie des résidents et de détermination du GIR *.


* GIR (groupe iso-ressources) ici.

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  • Le soutien psychologique. En sachant que les résidents sont en fin de vie, et qu'ils vont finir leurs jours ici, nous sommes une des dernières personnes qu'ils vont voir. On profite du temps de la toilette ou du repas pour les rassurer, discuter et identifier si le résident à besoin d'une aide psychologique par le psychologue de l'EHPAD.


  • La toilette mortuaire. Lorsqu'un de nos résidents décède, c'est nous qui faisons sa dernière toilette. Nous faisons aussi la chambre, l'habillons avec les vêtements choisis par le défunt ou sa famille, et descendons le corps dans la chambre mortuaire de l'EHPAD.



5- Comment avez-vous été recruté(e) ?


J'ai postulé à une offre sur le site de recrutement Indeed. Il était indiqué ASH faisant fonction, et je ne connaissais pas. J'étais ASH donc j'ai postulé et je me suis présenté à l'entretien. Là, ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas besoin d'une personne pour effectuer le ménage, mais d'une personne pour faire les soins. Comme j'ai une expérience d'auxiliaire de vie également, j'ai accepté.


J'ai été formé par une AS, et j'ai également consulté plusieurs vidéo YouTube*. J’ai appris les gestes exactes grâce à ces vidéos, que les ancien(ne)s AS ne font plus, par habitude.


Ce qu'il faut savoir c'est qu'il y a une pénurie de personnes qui veulent faire ce métier, car la charge de travail rebute. C'est donc un métier qui recrute beaucoup en ce moment, mais il faut savoir dans quoi on s'engage quand on accepte de la faire. C'est très physique, et psychologique aussi.


* Les mots clés cherchés sur YouTube par l'AS sont : “Toilette au lit” ; “toilette au lavabo” ; “aide à la marche” ; "transfert lit-fauteuil”; “utilisation du lève-malade”; “aide-soignant”.



6- Quels conseils donneriez-vous à un débutant dans votre métier ou à une personne qui envisagerait de le faire ?


Je lui dirai que c’est un très beau métier, c'est un métier relationnel. Ce n'est pas un métier alimentaire, car tu ne gagnes pas vraiment d’argent avec, il vaut mieux faire un autre métier à ce niveau de salaire là. Il faut être à la fois organisé et empathique pour faire correctement ton travail, et ne pas impacter négativement le travail de tes collègues ou la vie de tes résidents.


Je pense qu'il faut que le métier soit une vocation et se dire "j’ai envie de travailler pour aider les gens". Ce n’est pas anodin de travailler dans ce domaine, tu changes les personnes, tu vois leur parties intimes, tu as souvent les mains dans le caca, le vomi et le sang. Il faut avoir la fibre et le mental pour tenir.



7- Résumez votre métier en quelques mots.


Je dirai que c'est donner du bonheur à la fin de vie des gens, dans cette période que tout le monde va connaître au bout du compte.




On rentre dans la partie détaillée de votre métier et de votre avis sur le métier.


8- Décrivez nous une journée type.

Le roulement fonctionne comme suit dans notre EHPAD : tu peux travailler de 6h30 à 15h30 ou travailler de 12h00 à 21h00. Tu peux également travailler de nuit si tu le souhaites.


J'arrive le matin à 6h30, et je prépare le chariot des petits déjeuners avec les autres AS, ça nous prend environ une heure. Puis on distribue les repas, on accompagne les résidents autonome dans le réfectoire et on aide les résidents les moins autonome à manger, avant de desservir tout le monde.

A 9h30, nous commençons les toilettes des résidents. On change les draps et on fait les lits également. Nous pouvons être aidé(e)s de lève-personnes ou de verticalisateurs pour lever les résidents non-autonomes.


A 12h30, on recommence le rituel du repas avec les chariots. A 12H00, la deuxième équipe d'AS arrive pour prendre le relais progressivement. Nous nous occupons de la transmission des informations importantes à l'infirmier(e) et aux AS de l'équipe suivante. A 13h30 je prends ma pause.


Après la pause, nous nous occupons des douches des résidents avec les chariots de douche. C'est un travail d'équipe avant tout, alors on se répartie les tâches. Pendant que je fais prendre une douche à un résident, ma collègue s'occupe de distribuer les collations et une autre, de préparer les chariots de soin pour le lendemain (avec les produits d'hygiènes et médicaux).

A 14h00, la deuxième équipe commence la première tournée des changes. Ils changent les couches et les protections des résidents, puis les accompagnent à leurs activités. La première équipe quitte l'EHPAD à 15h30.


A 17h00, quand tous les résidents reviennent de leurs activités ou se réveillent de la sieste, il y a une deuxième tournée de changes. A 17h30, le repas du soir est distribué et on recommence comme le matin ou le midi. A 19h00 ont lieu les premiers couchers. L'infirmier(e) prépare les blisters, des plaquettes de médicaments pour les patients, et nous les distribuons. Nous fermons les volets, mettons un verre d'eau à côté d'eux pour qu'ils soient bien.

Normalement ils sont calmes après le coucher. “Normalement”, car ils ont des sonnettes dans leur chambre pour ceux qui veulent faire pipi, les autres caca, certains ont mouillé leur couche et ils faut les changer. Il faut avoir de la patience pour faire ce métier, car les personnes âgées c’est comme les enfants, ils peuvent te pousser à bout, te faire des caprices, te lever la main dessus, etc.

A 21h00, l'AS de nuit arrive, elle travaille jusqu'à 6h00 du matin. Je ne fais pas les nuits personnellement. Il faut savoir que la direction pense nous passer à douze heures de travail par jour au lieu de neuf heures, avec plus de jours de repos en compensation.

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Comme je disais un peu plus tôt, on peut aussi être amené à faire des réunions avec le personnel de l'EHPAD. Tous les mois, on réactualise le GIR des résidents en fonction de leur autonomie. Pour expliquer rapidement, le GIR est une échelle d'autonomie qui va de 4 à 1. Et pour te donner un ordre d'idée, dans mon étage, il y a une majorité de personnes entre 1 et 2 (très peu autonomes). Nous allons analyser personne par personne l'évolution dans leur autonomie avec les infirmier(e)s. Par exemple, une personne qui chute dans la salle de bain peut perdre un point au GIR, car souvent les chûtes sont dues à de petits AVC. L'évolution est très rapide à cet âge là.

Nous avons également des réunions avec le psychologue pour discuter des projets de vie des résidents : cela correspond à ce qu'ils veulent faire, aiment, et à notre manière d'accéder à leurs requêtes. Si un résident veut être transféré d'EHPAD pour se rapprocher de sa famille par exemple, nous allons essayer de nous renseigner pour lui trouver une place ailleurs. Enfin, ça c'est en théorie, je pense que tu comprends maintenant que ce n'est pas très fidèle à la réalité.


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Il faut aussi de parler de la fin de vie des résidents. Psychologiquement c’est difficile, on a souvent des décès. Il y a des petites mamies qui m’ont déjà demandé de les tuer, c'est difficile à vivre.

Quand il y a des décès, c'est nous qui faisons la toilette mortuaire et le ménage dans les chambres. Nous descendons la personne dans notre chambre mortuaire, après avoir habillé la personne avec les vêtements qu'elle a choisis. Ils ont souvent préparé les vêtements pour leur dernier jour, car ils savent qu'ils vont finir leur vie ici. Enfin, c'est l'infirmier(e) qui contact la famille du défunt pour annoncer la nouvelle.


9- Dans quelles types de structure peut travailler une personne exerçant votre métier ? Pouvez-vous décrire le fonctionnement de la vôtre ?


Je travaille dans un EHPAD, c'est un établissement de soins qui accueille les personnes âgées qui ne peuvent pas rester chez elles. En principe, les personnes peuvent entrer et sortir, ce n’est pas un établissement fermé. Les AS peuvent travailler dans des cliniques, des hôpitaux, en EHPAD, au CCAS* pour le compte de la mairie et à domicile.

Dans mon EHPAD il y a trois étages, avec 40 personnes par étage. Chaque étage accueil également un(e) infirmier(e) et environ six AS qui tournent du matin au soir. Nous sommes environ 200 personnes en tout. Nous travaillons également en collaboration avec le psychologue de l'EPHAD, et des intervenants externes. On retrouve, des kinésithérapeutes, des coiffeur(se)s, du personnel d'animation pour les ateliers l'après-midi et les cuisiniers.


* Centre communal d'action sociale (CCAS) ici


10- Quel est votre système de hiérarchie et votre rapport à la hiérarchie ?

Comme nous sommes un établissement public, au dessus de nous il y a en premier l'ARS (Agence régionale de santé) qui nous attribue le budget en fonction de l'autonomie de nos résidents, le GIR. Ensuite, il y a la mairie. Puis après on retrouve la direction et les RH.


Nous sommes directement en lien avec les infirmier(e)s qui donnent les directives à leur étage, font les protocoles pour les soins (crème, laxatif, par exemple). Les protocoles à respecter sont très strictes. Tous les soirs, je dois faire mes transmissions de manière informatisée sur l'ordinateur (logiciel OSIRIS) pour que les infirmier(e)s puissent suivre mes observations et ce que j'ai fait avec les résidents. Ensuite, entre midi et deux, il y a aussi les transmissions à l'oral aux infirmier(e)s. Le supérieur des infirmier(e)s s'appelle le(la) cadre de santé supérieur. Il est en interaction avec nous seulement s'il y a des conflits entre infirmier(e)s et AS.


Nous sommes également en lien avec le(la) cadre de santé, qui supervise notre activité. Il(elle) fait les planning, nous communiquent les directives, gère les heures supplémentaires, par exemple.


Vis-à-vis des autres AS, on fonctionne en équipe de trois. L'esprit d'équipe est indispensable dans ce métier, on doit s'organiser et se répartir les tâches pour pouvoir accomplir tout ce qu'on a à faire dans une journée. Il faut savoir s'adapter pour ne pas créer de conflit inutile, car les équipes ne changent pas.


11- Comment fonctionne le réseau professionnel dans votre métier ?


Il n'y a pas réellement de réseau professionnel dans notre métier. Les EHPAD passent beaucoup par Pôle Emploi ou Indeed pour déposer des offres. Il y a bien entendu le bouche-à-oreille qui fonctionne comme partout, mais c'est à la marge.


L'intérim fonctionne bien aussi pour être recruté, il y a des boites spécialisées pour ça, mais je ne connais pas les noms. Je n'apprécie pas vraiment ça. En général, les intérimaires nous ralentissent pour travailler, ils ne connaissent pas la manière de faire, ni les patients.


12- Quels avantages avez-vous en plus de votre salaire ?


Les AS diplômées ont eu la prime COVID par exemple et ont des primes de fins d'années. Je trouve qu'il n'y a pas de reconnaissance pour ce qu'on fait cependant, même les plateaux repas nous devons les payer le midi.



13- Avez-vous des comparaisons à faire avec vos expériences passées dans ce même métier ?


Je peux comparer avec mon expérience d'auxiliaire de vie. A domicile, tu as plus de temps à consacrer à la personne et le relationnel est plus qualitatif. Le métier reste le même, tu as la toilette et l'accompagnement à la vie quotidienne de la personne. Tu es plus autonome aussi car tu travailles seule. Le métier est moins routinier, tu visites plusieurs personnes en fonction d'où t'envoie ton agence d'aides à domicile.


Aujourd’hui j’aimerais bien refaire ce métier, car j’arrive un âge où la charge de travail en EHPAD est fatigante. J’aimerais travailler au CCAS par exemple, où on t’envoie à droite à gauche en mission.



14- Que pensez-vous de l'articulation vie professionnelle et vie personnelle dans ce métier ?


Je n'ai pas de problème avec l'articulation vie professionnelle et personnelle de mon côté, car mon organisation familiale n'est pas impactée. Cependant, je pense que c'est difficile pour une personne avec des enfants, car soit on commence à 6h30 du matin, soit on termine à 21h00, si on ne travaille pas complétement de nuit. Nous travaillons un week-end sur deux et les jours fériés.


Pour voir son mari ou sa femme ça peut être compliqué aussi. Si j’étais avec quelqu’un qui travaille du matin jusqu’au soir, je serais embêtée.

15- Quelles compétences sont essentielles pour exercer votre métier ?


Le principal c'est l'empathie. Il faut avoir de la patience avec les humeurs de nos résidents, et montrer un visage souriant. Les émotions, il vaut mieux les mettre de côté, car les seniors sont des éponges et absorbent toutes tes émotions. Il ne faut pas trop s'attacher aux résidents, car le décès est omniprésent dans notre métier. Par exemple, je suis partie en vacances et à mon retour, nous avions perdu deux résidents.


Il faut également être organisé(e), car le moindre geste que tu peux économiser représente du temps gagné pour faire une autre tâche.


Enfin, il faut être émotionnellement et psychologiquement fort. Quand tu travailles en EHPAD, ça te renvoie à ta propre vieillesse.


16- Qu'appréciez-vous le plus dans votre métier ?


Le côté humain. Même si nous devons faire beaucoup de tâches en peu de temps, je prends toujours le temps d'être avec les résidents, même pendant mes pauses. J'apprécie vraiment prendre soin de l'autre, par exemple quand un résident à fait un cauchemar et qu'il faut le consoler. Quand je penses qu'il y a des personnes qui n'ont aucune visite, tu es sûrement la dernière personne qu'ils verront avant de mourir, il faut les traiter avec humanité.



17- Qu'appréciez vous le moins dans votre métier ?


Il a des jours où tu n'es pas content de ce que tu fais (par rapport au temps limité) et tu te dis que tu as fais un boulot de merde. Parfois, j’ai l’impression de travailler dans une usine : il faut aller vite, vite, on a un timing à respecter.


Des fois ça ne va pas dans l’équipe aussi. Même le côté dégueulasse du métier (urine, excrément, sang, vomi), je l’accepte complètement parce que ça fait partie de la vie. Cependant j’ai du mal à accepter les collègues qui n’ont pas la même vision du travail que moi, ceux qui font ça par automatisme et pour l’argent. Le bien être des gens passe en second pour eux et ça je n'arrive pas à l'accepter.

Je vous montre la fiche Rome (J1501) correspondant à votre métier ici


18- Quelle est votre avis sur cette fiche Rome ?


Sur les appellations


L'aide-soignant(e) en gériatrie exerce à l'hôpital. Contrairement à ce que je fais en EHPAD, les AS en gériatrie s'occupent de patients blessés, qui ont fait une chute par exemple. Il faut des compétences post opératoire que je n'ai pas, mais je pense que la passerelle peut se faire avec mon poste actuel et mon expérience auprès des seniors.



Sur les conditions d'exercice de l'activité


Nous n'avons pas d’astreinte en EHPAD, c’est plutôt les infirmier(e)s.


Sur les compétences de base

Évacuer les déchets spéciaux ça correspond aux seringues, aux protections ou aux poches urinaires. Nous avons un protocole particulier pour ces déchets, on les mets dans des sacs DASRI, puis ils partent à l'incinération.

Désinfecter et décontaminer un équipement c'est les lits et les machines en lien avec le patient. Je désinfecte tout ce que je touche et que le patient touche. Nous ne faisons pas pas les sols et les vitres, par exemple, ce sont les tâches des ASH.

La diététique ça nous concerne dans la mesure où nous devons surveiller ce que mangent les résidents. Nous devons surveiller s'ils ont mangé ou non, la texture de ce qu'ils peuvent et souhaitent manger par rapport à leur capacité à avaler (en entier, mouliné, purée et mixée), et enfin leurs goûts.



Sur les environnements de travail

Le Service de Soins Infirmiers à domicile (SSIAD)* correspond au service du CCAS qui envoient les AS en missions.


* Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) ici.


Conclusion sur la fiche


Je la trouve très exhaustive et très bien faite. Je la conseillerai à une personne qui souhaite s'orienter dans ce métier.


19- Un dernier commentaire sur votre métier ?

J’aime mon métier, même s'il a beaucoup de défauts et d'inconvénients. On ne nous donne pas les moyens suffisants pour le faire comme on aimerait. Néanmoins c’est un métier très valorisant, les personnes qui sont là dépendent de toi et tu te dis que tu es utile.


Quand tu es en palliatif avec eux, tu sais que tu resteras dans leurs souvenirs et c’est valorisant. Tu ne peux pas faire ce métier sans mettre de toi dans ton travail. Physiquement c’est épuisant mais humainement, c’est un métier formidable, l’accompagnement des personnes en fin de vie c’est une grande responsabilité.



Pour aller plus loin…


- Présentation du métier d'aise soignant(e) sur Orientation Région Sud ici.

- Méthode Montessori en EHPAD ici.

- Vidéo Maison de retraite : l'envers du décor par Tibo InShape ici.

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